Réforme des retraites : la peur du pouvoir, le pouvoir de la peur

befunky-collage-548.jpg

Tout ce qu’il reste à Emmanuel Macron, non pas pour gouverner, mais pour sauver sa tête, c’est la violence. Violence à l’égard des syndicats, des parlementaires et des manifestants.

Symboles du fossé qui s’est creusé entre les Français et leurs représentants : depuis le 49.3, les lieux de pouvoirs sont cernés par les forces de l’ordre ; les stations de métro fermées par « mesure de sécurité » ; les députés macronistes sommés de ne pas se montrer en public.

 

VOIR AUSSI SUR REGARDS.FR
>>
#DÉBRIEF. Macron face à la détermination et à la violence

 

La Macronie a peur

Et la peur, comme chacun sait, est très mauvaise conseillère.

Ainsi, après avoir méprisé les syndicats en refusant tout « dialogue social », après avoir usé et abusé de tous les moyens légaux pour passer en force sa réforme des retraites au Parlement, le pouvoir n’a plus qu’un adversaire : la rue. Alors, Emmanuel Macron agit comme il a toujours agi face à la gronde démocratique : il criminalise – des centaines de personnes sont systématiquement interpellées, placées en garde à vue avant d’être, dans leur très grande majorité, relâchées faute d’absence d’infraction (voir ici, ou encore ) – puis écrase.

Non content d’avoir interdit les manifestations, l’Élysée peut compter sur la préfecture de police, qui a littéralement lâché les chiens (la « BRAV », dans le jargon). Florilège, non exhaustif, des exactions. (Vous comprenez mieux pourquoi les syndicats de police veulent interdire que l’on filme la police…)

Pour rappel, la technique de la nasse a été jugée illégale par le Conseil d’État en juin 2021. Nul n’est tenu d’ignorer la loi… sauf le préfet de Paris ? Visiblement, puisque Laurent Nuñez assume totalement ce 21 mars.

Pour rappel (bis), la BRAV avait été dissoute après l’assassinat Malik Oussekine en 1986. Emmanuel Macron l’a réhabilité en 2019, pour répondre au mouvement des gilets jaunes.

Les flics ont peur

On ne saurait mieux dire qu’Anasse Kazib : « Cette nuit du lundi 20 mars est une véritable boucherie policière ». Même dans les rangs des forces de l’ordre, un tel déchaînement de violence commence à inquiéter. « J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « Si vous voulez rester en vie, vous rentrez chez vous », lance un CRS, visiblement excédé, à des manifestants.

Un mort en manif’ ? L’idée a déjà été évoquée, par l’entourage du chef de l’État, il y a quelques jours, lorsqu’un conseiller du Président expliquait : « Le seul scénario où [Emmanuel Macron] lâchera, c’est si Paris est en feu […] Un mort dans une manif ou un attentat ».

 

Loïc Le Clerc

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

Laissez un commentaire