« Un p’tit truc en plus », les habits en moins 

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En dépit du succès du film, dont les acteurs sont majoritairement en situation de handicap, les grandes marques refusent d’habiller l’équipe pour leur montée des marches au festival de Cannes.

Le film « Un p’tit truc en plus » enregistre, depuis sa sortie le 1er mai, des chiffres records. Réalisé avec peu de moyens et son contingent de difficultés – en raison de nombreux refus de la part des producteurs –, il comptabilise presque deux millions d’entrées en moins de quinze jours.

Une réussite qu’Artus, humoriste, acteur, scénariste et réalisateur, attribue au contexte : « Dans cette époque un peu anxiogène, c’est un film qui fait du bien », dit-il au micro de France Inter.

« Une population qu’on ne voit pas souvent »

Sur le tournage, « il y a onze acteurs en situation de handicap et quatre classiques. Quatre chiants, on va dire ». Pour Artus, c’était essentiel de ne pas travailler avec des acteurs, mais avec « vraiment des personnalités ».

Puisqu’à travers une époque où « on l’on essaie de tous nous lisser, de nous faire croire qu’on est tous égaux, tous pareil », l’humoriste met un point d’honneur à montrer que « la différence est une force » et qu’il « faut en rire ».

Depuis plusieurs mois, Artus évoque le projet de faire venir toute l’équipe du film à Cannes. Il pensait que le succès du film légitimerait la prestigieuse « montée des marches ». Mais à trois jours de l’ouverture du festival de cinéma qui se tient du 14 au 25 mai, l’humoriste a témoigné de son incompréhension face au refus des marques de luxe de prêter de tenue de soirée à l’équipe de son film.

Une montée sans les marques

Comme le veut la tradition, ce sont les grandes marques qui habillent ceux qui montent les marches, mais pour l’équipe de ce film, « on sort des histoires de quotas » et prétexte que toutes les tenues disponibles ont déjà été prêtées.

« Je pense que c’est toujours plus élégant pour une marque d’habiller Brad Pitt que d’habiller […] Artus et encore plus des acteurs en situation de handicap », déplore le réalisateur. C’est les costumières du film qui sont donc chargées de faire « de très beaux costumes » pour toute la troupe.

L’équipe montera, quoi qu’il en coûte, les emblématiques marches de Cannes « en vedette » le 22 mai prochain, en dépit du validisme des grandes marques. La dignité, ça n’a pas de prix.

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1 commentaire

  1. HLB le 15 mai 2024 à 12:59

    Symptomatique de ce qu’est ce vieux système libéral/capitaliste, rance et déshumanisé à l’extrême !

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