Simon Duteil : « Le premier débouché politique des mobilisations sociales c’est d’abord des victoires sur les luttes »

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Lendemain de 1er mai, fête internationale des droits des travailleurs et travailleuses, peut-on se diriger vers un troisième tour social ? Simon Duteil, porte-parole de Solidaires, est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur le troisième tour social
« Pour nous, ça n’est pas un troisième tour. Nous avons été là avant l’élection présidentielle, pendant – notamment mobilisés contre l’extrême droite – et nous serons présents après. »
« On peut penser que la période est propice à des mobilisations sociales fortes. Au moins pour trois aspects : 1- La question des salaires et des minima sociaux – il y a un appauvrissement de millions de personnes qui ne date pas d’il y a quelques semaines -. 2- La volonté d’attaquer nos retraites et nos protections sociales. 3- La crise écologique (…). Tout ça, ça peut faire des ingrédients favorables pour des mobilisations sociales. »

Sur le bilan du 1er mai
« On n’a pas encore tiré de bilan collectif du 1er mai qui s’est déroulé dimanche dernier. »
« Le 1er mai n’était pas plat. Il n’était pas non plus totalement extraordinaire, c’est évident, mais il y avait du monde et surtout, il n’y avait pas que des permanents syndicalistes. »
« Le 1er mai cette année est tombé un dimanche et c’est pas un jour pratique pour mobiliser. Par ailleurs, c’est les vacances pour plusieurs zones. »
« On sort aussi d’un moment Covid qui a fait perdre des réflexes collectifs en terme de participation à des manifestations. »
« Dans les grandes villes, on a encore du mal à venir aux manifestations avec des enfants parce qu’on se souvient des attaques violentes des forces de l’ordre et ça ne permet pas encore de venir de manière sereine aux manifestations. »

Sur le contexte économique et social
« C’est compliqué d’anticiper les destructions d’emplois à venir. »
« Ce qu’on redoute le plus en ce moment, c’est que l’écart continue de se creuser dans l’accaparement des richesses. »
« Ce qu’on voit depuis des décennies, c’est que sur les richesses produites, il y a un accaparement de plus en plus grand de la part du patronat et des actionnaires. »

Sur les emplois non pourvus
« Les salaires peu attractifs n’aident pas à pourvoir certains emplois. L’autre aspect, c’est les conditions de travail : il n’y a pas juste ce qu’on touche à la fin du mois, il y a aussi la façon dont on travaille et il y a plein de secteurs et milieux où le travail est dégradé. »
« Le gouvernement nous explique qu’on approche du plein emploi mais il a tendance à oublier que d’une part il y a beaucoup de gens radiés qui disparaissent des statistiques du chômage. D’autre part, il y a beaucoup d’emplois qui sont de très mauvaises qualités et avec la réforme de l’assurance chômage on oblige beaucoup de monde a accepter des boulots de merde. Enfin, il y a des gens qui sont obligés d’accepter tout ça, de part leur statut et je pense aux travailleurs sans papiers qui se retrouvent sur des emplois sous payés avec des conditions de travail hyper dégradées. »

Sur l’inflation et la hausse des prix
« On souhaite une hausse des salaires. On est pour un SMIC à 1700 euros nets et pas de pension de retraite en dessous du SMIC. »
« L’enjeu, c’est quand même de donner les moyens à tous de vivre et non de survivre. »
« Il faut une augmentation immédiate des salaires de 400 euros. »
« Il faut limiter les revenus de 1 à 5. »

Sur la réforme des retraites
« On se prépare à tout de la part du gouvernement. »
« On veut aller vers un maximum de salariés pour leur ré-expliquer ce qu’est notre système de protection sociale et où sont les mensonges du gouvernement. »
« On va aussi se préparer avec d’autres syndicats à faire face s’il y a nécessité. »
« Le dialogue social avec le gouvernement ressemble souvent à de la soumission sociale. »

Sur les accords de la gauche et des écologistes aux législatives
« Le premier débouché politique des mobilisations sociales c’est des victoires sur les luttes. »
« On préfère un gouvernement qui affiche qu’il veut être progressiste. »
« Le mouvement syndical n’oublie pas ce qu’il s’est passé en 1983 ou plus récemment ce qu’il s’est passé en Grèce avec Alexis Tsipras. Il y a toujours les promesses et puis la réalité derrière. »
« En tant que travailleurs et travailleuses organisé.e.s, il y a en a qui participent aux élections. »
« La séquence aux législatives se finit le 19 juin et nous, en tant que travailleurs organisés, notre séquence ne s’arrête pas le 19 juin. »

Sur le social et le politique
« En tant que syndicalistes, on fait de la politique. On ne pense pas que la politique, c’est juste des élections. »
« Plus Jamais Ça était une coalition d’associations et de syndicats. Pas avec des organisations politiques même si on a des liens, des passerelles et qu’on discute. »
« On n’est pas en 1936. »
« Ce qu’on veut, c’est construire les choses par les luttes. »
« Le cœur du pouvoir est économique. »

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